musicologie

2023 —— Michaël Sebaoun.

Le toujours plus loin du compositeur Anthony Girard

Anthony Girard, Loin, toujours plus loin, musique de chambre, Geneviève Girard (piano), Raphaël Chrétien (violoncelle), Alain Meunier (violoncelle), premier enregistrement mondial, Ciar 2022 (CIAR CC 015).

Enregistré à Paris en septembre 2021.

Nouvelle publication du compositeur Anthony Girard (né en 1959), dans la collection CIAR Classics, après des monographies dédiées aux œuvres pour violon (AZU148) et à la musique de chambre avec des œuvres pour piano et bois (CIAR Classics, 2021). Loin, toujours plus loin rassemble cette fois des œuvres avec violoncelle.

Le disque s’ouvre sur la Sonate pour violoncelle et pieno « A tout instant du jour». S’étalant sur un long mouvement d’une vingtaine de minutes, elle s’apparente à une arabesque sans fin enroulée sur elle-même. Les variations de tempi, de caractères, d’écriture instrumentale (virtuose ou lyrique) alternent sans heurts, ne rompant ni la fluidité de la ligne mélodique ni la souplesse rythmique. L’impression d’unité, riche de ses infinies nuances, domine, suggérée encore par les enlacements du piano et du violoncelle. L’œuvre est dédiée « à tous ceux qui sont restés à l’écoute de l’instant présent, celui où se révèle la plénitude de la vie (…). Atout instant du jour :

Une brève éternité ?

Comme surgie du silence, la Sonate pour deux violoncelles, Loin, toujours plus loin, explore une tonalité prégnante à la fois statique et non fonctionnelle, joue sur la répétition de brèves séquences, et s’envole d’une aile légère vers les aigus de l’instrument.

Pour violoncelle et piano lointain, Eglise du silence pousse à l’extrême le dépouillement. « Le piano lointain est un piano comme les autres. C’est le toucher du pianiste qui lui donnera cette sonorité lointaine, comme si le son venait d’un autre monde » explique le compositeur. Le piano, pose, à intervalles espacés, quelques accords parfaits au goût d’immortalité, dont les harmoniques seraient relayés par le violoncelle. Ce dernier se détimbre lui-même par ses propres sons harmoniques, et cette Eglise du silence, impose, à la Dreyer, un climat de profond recueillement.

Présentée comme un bis à ce CD, la Sérénade festive est portée par un lumineux La majeur, sur lequel plane une ombre, « comme le voile de la modernité ». La pièce se veut un hommage, dans son langage comme dans son esprit, à la musique du début du 20e siècle.

On saluera la merveilleuse connivence des interprètes, la pianiste Geneviève Girard, les violoncellistes Raphaël Chrétien et Alain Meunier, au plus près des intentions du compositeur.

  Michaël Sebaoun
1er mars 2023.
© musicologie.org.
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Mercredi 1 Mars, 2023 17:52